Sunday, June 6, 2010

Non A La Double Peine : Dany Villanueva

En janvier dernier, Dany Villanueva a appris que l’Agence des Services Frontaliers du Canada (ASFC) avait l’intention d’entamer des procédures pour tenter de lui retirer son statut de résident permanent et ainsi l’expulser du Canada.


Dany est le grand frère de Fredy Villanueva qui a été tué par un policier de la ville de Montréal en août 2008. Une enquête publique est présentement en cours pour établir les causes et circonstances de ce décès et Dany est un témoin clé puisqu’il a assisté à l’intervention qui a coûté la vie à son frère.

D’ailleurs, le moment choisi pour entamer les procédures de renvoi contre Dany est hautement suspect. Ces procédures équivalent à une tentative d’ingérence de l’ASFC dans l’enquête publique sur la mort de Fredy. Elles provoquent, entre autres, le ressassement médiatique du passé criminel de Dany qui, disons-le, a déjà payé sa dette à la société. Ces procédures le forcent aussi à participer à l’enquête publique dans un état de stress intolérable, alors qu’il est menacé d’être déporté au Honduras, un pays qu’il a à peine connu puisqu’il vit au Canada avec sa famille depuis l’âge de 12 ans et est résident permanent du Canada depuis 1998.

Ces démarches créent également un fardeau insupportable pour la famille Villanueva. En effet, elle doit non seulement poursuivre avec diligence sa quête de vérité en se présentant à l’enquête publique sur la mort d’un de ses fils aux mains de la police, mais aussi vivre avec la crainte de voir un autre de ses fils expulsé du pays.
 


Les procédures à l’endroit de Dany exposent l’injustice de la « double peine » contre les immigrant-es reconnu-es coupables de crimes. Que ce soit clair : Dany a déjà été puni par le système judiciaire pour sa condamnation criminelle. Or, l’État s’apprête à le punir doublement en initiant des procédures d’expulsion contre lui. La « double peine » cible particulièrement les immigrant-es pauvres et les jeunes de couleur, victimes du profilage social et racial de la part de la police. Le mot réhabilitation, si cher à notre système pénal, n’est semble-t-il applicable que pour les Canadiens de souche.

Nous demandons à toutes et à tous de dénoncer la situation intenable imposée à la famille Villanueva par l’Agence des services frontaliers du Canada.

Source : No One Is Illegal - Montreal

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